Quand tout semble trop – mon parcours avec l’anxiété à l’uni

Je m’appelle Karem, j’ai 25 ans et je suis actuellement en première année de bachelor à l’Université de Neuchâtel. Ce n’est pas la première fois que je suis à l’université. En fait, j’ai dû tout recommencer à zéro, après un échec définitif à l’Université de Genève, où j’étais en BARI. Et si je parle ici, c’est parce que l’anxiété a joué un rôle central dans cette histoire.

À Genève, je vivais mes études comme une montagne infranchissable. Le stress était constant et lourd. Je pouvais passer des heures à m’angoisser pour un devoir, un examen ou même simplement l’idée d’aller en cours. Malgré tous mes efforts, je n’arrivais presque jamais à valider mes cours. Si je réussissais un seul cours par semestre, c’était déjà un miracle. Je finissais toujours par me sentir nulle, incapable et bloquée dans une spirale que je n’arrivais pas à contrôler.

C’est seulement après avoir touché le fond que j’ai commencé à accepter de me faire aider. J’ai vu un professionnel, on m’a prescrit un traitement et ça a tout changé. Pas du jours au lendemain, bien sûr. Mais depuis que je prends ces médicaments, mon anxiété est devenue gérable. C’est comme si mon cerveau avait enfin un peu de place pour autre chose que paniquer. À Neuchâtel, je réussis tous mes cours. Tous. Et pour quelqu’un comme moi, ça représente bien plus que des crédits : c’est la preuve que je ne suis pas « foutue », que je peux y arriver.

Mais ce n’est pas tout rose. Les effets secondaires du traitement sont bien réels, surtout une prise de poids énorme que je vis assez mal. Mon corps ne ressemble plus à celui que j’avais il y a une année et ça me fait parfois aussi perdre confiance en moi-même. C’est frustrant de se sentir mieux dans sa tête mais de moins se reconnaître dans le miroir. Mais honnêtement, entre ça et ne plus pourvoir vivre normalement à cause de l’anxiété, le choix est vite fait.

Si je partage ça ici, ce n’est pas pour qu’on me plaigne. C’est pour dire aux autres étudiant.e.s qui galèrent que vous n’êtes pas seuls. On ne parle pas assez de la santé mentale à l’université.

Je n’ai pas encore tout réglé, mais aujourd’hui je me sens plus moi-même. Et je veux que ceux qui traversent ce genre de période sachent que :

Il y a des jours où ça va mal, d’autres où ça ira mieux. Et parfois, avec un peu d’aide, ça ira vraiment mieux.